La trame noire ou le principe de couper l’éclairage la nuit pour favoriser la faune, est un principe que les agglos veulent démocratiser de plus en plus. On a fait le point avec le Pays de Mormal et l’Agglo de Maubeuge sur ce qui se fait sur ces territoires.

Protéger la faune sauvage grâce à la pénombre, c’est l’objectif de la « trame noire », qui consiste à identifier des zones où il faut atténuer ou supprimer lumière artificielle afin de permettre aux espèces nocturnes d’évoluer normalement.
« En 2016, on a été l’une des premières intercommunalités du département à avoir récupéré l’éclairage public, raconte Danièle Druesnes, vice-présidente en charge de l’environnement, à la communauté de communes du Pays de Mormal (CCPM). À l’époque, on a commencé par faire un état des lieux et remplacé ce qui était très énergivore : les allumages, les lampes au mercure, les armoires défectueuses et dangereuses. » En 2020, la CCPM emprunte pour que les 6 000 points lumineux restants soient modernisés d’ici à la fin 2025. Un coût de rénovation qui s’élève à 11 millions d’euros (TTC). Grâce à cette modernisation, le parc d’éclairage public de la CCPM coûte « actuellement 500 000 euros par an, ce qui fait des économies d’énergie de 60 % ».
Il y a des études anglaises et autres qui ont prouvé qu’il n’y avait pas plus de délinquance la nuit que le jour avec l’EP ou non”
Danièle Druesnes, Vice-présidente en charge de l’environnement à la CCPM
Ce qui a aussi eu un impact sur les factures, c’est d’éteindre ces points lumineux ou d’en baisser l’intensité. Pour cela, il a fallu convaincre les habitants des bienfaits de se passer d’éclairage la nuit. Mais aussi les élus, qui restent ceux qui agissent sur l’extinction totale ou partielle, ou encore l’amplitude horaire, en raison de leur pouvoir de police. « On a commencé à faire de la pédagogie sur la trame noire, en faisant une dizaine de réunions dans les différents points du territoire pour expliquer comment ça se passait et à quoi ça servait. » Actuellement, 48 communes sur les 52 que compte la CCPM l’ont mise en pratique. Et la sécurité ? « Il y a des études anglaises et autres qui ont prouvé qu’il n’y avait pas plus de délinquance la nuit que le jour avec l’EP ou non, rassure la vice-présidente. Et pour la sécurité routière, les carrefours restent éclairés. » Mais la CCPM veut s’assurer de ce qu’elle fait, c’est pourquoi la gendarmerie mène une étude afin de mesurer les actes de délinquance depuis 2016.
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