Dans le Pays de Mormal, plusieurs dispositifs existent pour que le vieillissement ne soit pas un frein social pour les aînés.
Prendre soin des aînés est un sujet dont se saisissent depuis plusieurs années les institutions, que ce soit les mairies, l’État… Dans le Pays de Mormal, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour que nos anciens ne soient pas isolés, surtout dans un territoire rural.
La bourse aux jeunes
Plusieurs dizaines de villes et villages de la communauté de communes du Pays de Mormal (CCPM) ont adhéré à la convention de partenariat pour lutter contre l’isolement des aînés et des plus fragiles en situation de handicap, avec le département du Nord.
À Locquignol, a été mise en place pour la première année la bourse aux jeunes. En échange de 50 heures de leur temps (à 10 euros de l’heure), deux jeunes en passent avec des personnes âgées. « J’étais sceptique, on est dans un milieu rural et les personnes âgées sont méfiantes, raconte Marie-Carmel Potiez, première adjointe. En fait, j’ai été agréablement surprise. » Deux jeunes de 18 ans ont répondu à l’offre de la commune. « J’aime bien être au contact des aînés, c’est important d’avoir un lien intergénérationnel et de préserver leur mémoire », explique Soline Zouareg Truffier. Alors en études de droit international à Lille, elle cherchait un job étudiant près de sa commune. « C’est une bonne alternative. » C’est avec sa voisine Marion Colomines, fraîchement arrivée de Lyon, qu’elles s’engagent.
Les deux jeunes femmes ont appris à connaître les personnes avec qui elles passent du temps. « Il y avait des mots que je ne connaissais pas », s’amuse Marion face à un plateau de Scrabble. La mairie de Locquignol compte renouveler son partenariat pour la bourse aux jeunes. « J’aimerais bien que ça continue pour que d’autres jeunes soient au contact des aînés et qu’ils découvrent que c’est important de faire perdurer le lien, reprend Soline. On peut être impressionné ou perdu les premiers jours, mais au fur et à mesure ça devient tout à fait naturel et la différence d’âge s’efface » Même après ses 50 heures effectuées, Soline continuera de rendre visite aux aînés qu’elle a rencontrés.
Je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir les gens, de m’ouvrir un peu et de connaître le coin où j’habitais”
Françoise Dereims, Conductrice bénévole
Aider les aînés à se déplacer
La situation des personnes âgées est un sujet qu’a pris à bras-le-corps la CCPM il y a dix ans. « En 2015, on a fait connaissance “des amis des aînés”, conçu par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), explique Denis Lefebvre, vice-président de la CCPM. Cela permet aux communes confrontées au vieillissement de travailler sur l’habitat, la mobilité, c’est un regard global sur les aînés. » Les membres de la CCPM se sont entretenus avec l’OMS pour adapter le dispositif à une intercommunalité. De là sont nées différentes solutions, réfléchies tous les cinq ans avec les aînés.
Dans cette trame globale se trouvent les conducteurs bénévoles comme Françoise Dereims. « Je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir les gens, de m’ouvrir un peu et de connaître le coin où j’habitais. » Au moins une fois par jour, elle aide une personne âgée à faire ses courses, à rendre visite à sa famille… C’est via le site web de la CCPM* qu’elle est alertée avec d’autres conducteurs. « Ça a du sens d’aider des personnes immobilisées, poursuit Françoise, je suis super contente de faire ça. » Ils sont actuellement une trentaine de conducteurs bénévoles, mais le nombre de personnes prises en charge est passé de 1 000 en 2024 à 2 000 en 2025. L’objectif de la CCPM est d’atteindre environ 100 conducteurs pour maintenir l’équilibre.
Publié : 11 Août 2025 à 09h00
Temps de lecture : 2 min