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Le Pays de Mormal lance une enquête « inédite » pour sonder la pauvreté en milieu rural

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Bien sûr, les spécialistes de la statistique à l’INSEE pourraient vous parler dans les moindres détails de la précarité des campagnes avesnoises. Leurs archives débordent de données en tout genre. « La réalité des chiffres est une chose, nuance Yohann Lecerf, vice-président au sein de la CCPM. Mais nous souhaitons comprendre de manière plus fine la précarité et la façon dont les gens la vivent afin de mieux lutter contre l’isolement. »

 

« Si on va la chercher on la trouvera »

Après avoir répondu à un appel à projet de la préfecture, les élus du Pays de Mormal se sont attaché les services du cabinet lillois Exaeco afin de lancer une étude inédite sur le sujet. « On parle souvent de la pauvreté invisible, c’est un terme à la mode en ce moment. Sauf qu’elle n’est invisible qu’aux yeux de ceux qui refusent de la voir. Si on va la chercher, on la trouvera », argue Natacha Yvon, consultante en intelligence collective chez Exaeco.

La jeune femme compte bien aller chercher cette pauvreté en s’immergeant au sein de toutes les communes qui gravitent dans le giron de la CCPM. Pas question d’arriver à 9 h le matin et de repartir à 18 h en fin de journée. « Je vais vivre ici pour aller à la rencontre des habitants au cours d’entretien informel. Je veux savoir comment ils vivent la situation, ce qu’ils ressentent, je veux les écouter. »

 

Du sur-mesure ?

Soit une bonne cinquantaine d’entretiens à mener sur un échantillon représentatif de la population de la communauté de communes. Les profils seront sélectionnés au gré des rencontres que Natacha Yvon réalisera dans tous les lieux de vie que compte le territoire : les commerces, les services publics, les troquets, etc.

Le Pays de Mormal lance une enquête « inédite » pour sonder la pauvreté en milieu rural

Des entretiens anonymes, qui viendront en compléter d’autres réalisés avec les institutions officielles, dont la gendarmerie de Bavay qui se prêtera au jeu. « On veut savoir ce dont les gens ont besoin », insiste Yohan Lecerf. Pas forcément des grands projets au budget colossal. Celui qui est aussi maire de la Flamengrie prend l’exemple de la problématique des transports, très peu développé dans les campagnes. « C’est tout bête, mais si un habitant nous dit qu’une ligne de bus passe trop loin de chez lui, ou qu’un autre moyen de déplacement n’est pas assez abordable, en tant qu’élu, ce sont des paramètres sur lesquels on peut agir rapidement. »

Bref, il s’agit d’un changement de méthode. Avant, le politique décidait des programmes de lutte contre la pauvreté. Maintenant, c’est l’inverse. Le programme est bâti selon les doléances des habitants. À la CCPM, on espère que cette étude inspirera les autres intercommunalités de l’Avesnois.

 

Quel va être le calendrier ?

Les grandes manœuvres sont déjà lancées dans le Pays de Mormal. Les employés du cabinet Exaeco sont sur le territoire. Une première réunion collective, avec la présence de Pôle emploi et les associations de lutte contre la précarité. Les entretiens individuels avec les habitants devraient s’étaler jusqu’au printemps avec plusieurs rencontres dans la même journée.

« On compte se réunir vers mai ou juin pour présenter le plan d’action avec toutes les propositions qui seront le fruit des informations qui nous auront été remontées par la population », annonce Yohann Lecerf. Les premiers concernés participeront à cette grand-messe qui pourrait prendre la forme d’une réunion publique. « Ce calendrier très court et atypique va nous permettre de déployer des mesures très pratiques et très ciblées », conclut le maire de la Flamengrie.

 

 

Par Morad Belkadi / LA VOIX DU NORD
Temps de lecture : 2 min

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